Travail en hauteur : réglementation, formation et sécurité

Travail en hauteur : réglementation, formation et sécurité

Le travail en hauteur est généralement défini comme toute activité se déroulant sur un lieu où une chute pourrait occasionner des blessures en l’absence de dispositifs et d’équipements de protection. Le Code du travail précise le cadre réglementaire du travail en hauteur, mais l’évaluation des risques reste à la responsabilité de l’entreprise. Cette dernière doit ensuite mettre tous les moyens nécessaires en œuvre pour protéger ses employés et le public en dessous.

La ligne de vie horizontale pour le travail en hauteur

Contrairement à la chute de plain-pied, la chute en hauteur implique une dénivellation plus ou moins importante. Bien que la réglementation ne précise pas de définition exacte pour le travail en hauteur, la prévention du risque de chute en hauteur suit les principes généraux de prévention du Code du travail, à partir de l’article L.4121-1. Les règles sont nombreuses et certaines sont spécifiques à certains secteurs, comme le BTP.

L’entreprise doit effectuer une évaluation des risques, de manière approfondie, pour pouvoir prendre ses dispositions par la suite (Art. L. 230.2). Elle doit éviter le travail en hauteur autant que possible. Quand il est inévitable, il revient à la société de prévenir les chutes en sécurisant le lieu de travail avec une ligne de vie horizontale souple ou rigide. Si la protection individuelle du travailleur apparaît comme une évidence, il faut savoir que la protection collective est prioritaire dans tous les cas.

Le chef d’entreprise assure la protection du plus grand nombre avec des équipements permanents, mais le Code du travail autorise le recours aux ÉPI, quand l’utilisation d’équipements de protection collective n’est pas possible. Quand vous travaillez en hauteur, la sécurité que vous apporte une ligne de vie est assurée par une fixation à un point d’ancrage mobile. Comme ce dispositif est le principal garant de votre sécurité en hauteur, cet équipement doit se conformer à la norme européenne NF EN 795 version 2012. Il existe deux types de lignes de vie horizontales : la ligne de vie câble et la ligne de vie rail.

Selon l’Art. L. 233, le fabricant d’équipement de protection individuelle (ÉPI) doit fournir du matériel de qualité, aux normes et avec des consignes d’utilisation claires. Le travailleur doit utiliser les équipements adaptés et être formé à leur utilisation. Ce matériel doit régulièrement être vérifié par un travailleur qualifié.

Les qualifications et formations pour le travail en hauteur

Pour être habilité à travailler en hauteur, l’employé suit une ou plusieurs formations, certaines étant spécifiques à une activité ou à un type d’intervention.

Formation sur les protections collectives

Cette formation vise à informer les travailleurs sur le fonctionnement, la mise en œuvre et la pose de garde-corps périphériques et de filets anti chute.

Formation antichute des ÉPI

La formation antichute concerne les ÉPI, notamment pour le harnais qui est obligatoire pour tout travail en hauteur (Article R4323-104 du Code du travail). La formation doit être adaptée au secteur (grues, éoliennes, etc.) et mentionner tous les autres dispositifs anti-chutes utilisés sur leur lieu de travail. Cette formation donne les consignes d’utilisation de cet ÉPI et informe le travailleur des risques liés à leur utilisation. Elle leur explique également les règles de stockage et d’entretien, ainsi que leurs conditions d’usure. Les travailleurs doivent aussi suivre une formation pour l’utilisation de ces ÉPI antichute, conformément à l’Art. R4323-106. Elle inclut un entraînement au port de cet ÉPI. Il existe également une formation pour la vérification des ÉPI antichute, prévue par l’article R4329-99.

Formation échafaudages

Les travailleurs s’occupant d’échafaudages doivent suivre une formation pour être habilités à monter, modifier et démonter les échafaudages fixes (recommandation R408 de la CARSAT) ou les échafaudages roulants (recommandation R457 de la CARSAT). Ces formations ont été rendues obligatoires par l’article R4323-69. Cette habilitation s’obtient notamment par le biais de certificats de qualification professionnelle.

Autres formations

Le travail en hauteur oblige également à former les travailleurs aux travaux et aux déplacements sur cordes, conformément à l’Art. R4323-89 alinéa « f ». Certaines formations sont qualifiantes et permettent d’obtenir un certificat de qualification professionnelle de cordiste. Certaines tâches liées au travail en hauteur nécessitent des qualifications particulières. Les personnes manipulant des nacelles élévatrices doivent par exemple obtenir une habilitation de conduite spécifique pour ce genre de plateforme (Art. R4323-55 et R4323-56 du Code du travail).

Des formations spécifiques peuvent également être programmées, en fonction du lieu de travail (pylônes, toitures, industrie du spectacle, etc.) ou du matériel utilisé (échelles, ligne de vie, décrochage d’une personne suspendue, etc.). Vous êtes dirigeant ou chef d’entreprise ? Vous pouvez également suivre une formation sur la réglementation, l’analyse des risques et les dispositifs obligatoires à mettre en place pour le travail en hauteur.

L’équipement de protection individuelle (ÉPI)

On distingue les dispositifs de protection collective de l’équipement de protection individuelle (ÉPI). Pour le travail en hauteur, l’ÉPI antichute est composé d’éléments assurant la préhension du corps et la liaison antichute, ainsi que d’un système d’ancrage ou de maintien.

Le harnais

Le harnais de sécurité est l’élément basique pour le travail en hauteur. S’il existe des modèles spécifiques pour certains chantiers, certains sont adaptés à différentes utilisations :

  • position de maintien avec longe ;
  • position de suspension lors du travail sur corde ;
  • position debout avec maintien par le dos ou le sternum ;
  • fonction de sécurité avec une longe reliée à un dispositif d’ancrage comme une ligne de vie, ou connecté à un enrouleur.

Le harnais se choisit en fonction du métier : toiture, nacelle, couvreur, échafaudage, éolienne, cordiste, etc.

Les systèmes d’ancrage

Ils sont fixés sur la structure et permettent d’ancrer l’équipement antichute. Le type d’ancrage doit être adapté à l’environnement de travail et à la situation. Les ancrages fixes (pour poutre en acier, poteau en béton, structure métallique, etc.) sont installés de manière permanente sur des zones à forte fréquentation. À l’inverse, les ancrages temporaires (potences, colliers de serrage, etc.) sont installés quand des ancrages permanents ne sont pas nécessaires.

Les lignes de vie peuvent être verticales ou horizontales. La version verticale (flexible ou rigide) permet au travailleur de monter ou de descendre sur une surface, sans avoir à se déconnecter et se reconnecter des points d’ancrage. Les lignes de vie horizontales ont plusieurs fonctions quand elles sont combinées au harnais : permettre au travailleur de se déplacer en toute sécurité sur une surface plane – ou dont l’angle est inférieur à 15°, empêcher le travailleur d’accéder à certaines zones et le retenir en cas de chute. La ligne de vie horizontale peut être flexible, rigide ou temporaire. Parmi les autres systèmes, il y a également le trépied et l’ancrage à contrepoids.

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